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AUX ORIGINES
Depuis toujours, les hommes se sont intéressés à la création et au pouvoir thérapeutique de l’art, et notamment de la peinture, sans pour autant en formaliser les fondements dans une discipline définie.

Avant le XXème siècle, l’art était pensé comme une manière de représenter le monde, comme une adresse en direction de l’extérieur pour venir rendre compte de la société dans laquelle nous vivons. Nous considérions la production, l’œuvre en elle-même, indépendamment du créateur et nous attendions de l’art qu’il soit le plus fidèle possible à la réalité objective.

1922 : Hans PRINZHORN, psychiatre et psychothérapeute allemand, a observé les productions artistiques de malades en asile psychiatrique et il a réuni une collection de 5 000 œuvres issues de 450 auteurs dans son ouvrage intitulé Expressions de la folie. Ce qu’il met en évidence, c’est qu’il existe une urgence à créer, une sorte de pulsion créatrice, quelque chose qui pousse les auteurs, considérés alors comme des malades mentaux, à créer afin de mettre en forme ce qu’ils vivent.
On appelle cette pratique la Gestaltung.
A ce moment précis, nous touchons du doigt un aspect fondamental de cette pratique : à travers la production artistique, il est possible de rendre compte, de représenter quelque chose de sa propre vie psychique.

Pour ces psychiatres qui s’intéressent à la folie, nous découvrons ici un intérêt pour ces productions spontanées, dénuées de toute culture artistique, loin de tout académisme d’une « école d’art ».
A partir de ce moment, l'intérêt pour l'art ne se manifeste plus en tant que représentation du monde mais en tant que représentation subjective d’un monde intérieur. C’est un tournant majeur dans l’histoire de l’art-thérapie.

C’est en 1945 que le terme d’art-thérapie est utilisé pour la première fois sous la plume de Adrian HILL :
1945 : Adrian HILL est un peintre anglais qui est atteint de la tuberculose en 1938. Dans le sanatorium dans lequel il est accueilli, il peint et fait peindre les malades. Dans son livre L’art contre la maladie, une histoire d’art-thérapie, il raconte sa cure pour soigner la tuberculose et il insiste sur la place accordée à la pratique artistique dans le processus de soin. Il a introduit une autre dimension de la maladie. Il a mis en évidence le fait que la pratique artistique permettait d’apaiser, d’accompagner le traitement des symptômes et notamment de la douleur.

Dans le même temps, c’est l’apogée des mouvements DADA, puis du surréalisme, courants dans lesquels, les artistes ne souhaitent plus reproduire le réel mais mettent en avant une recherche intérieure.
Ils s’inspirent notamment de concepts issus de la psychanalyse dans leur recherche artistique, comme le rêve et l’inconscient.
Nous commençons à observer qu'il existe une porosité entre art et thérapie. Nous avons d’un côté des psychanalystes qui s’intéressent aux productions artistiques de leurs patients et des artistes qui s’inspirent de la psychanalyse pour alimenter leurs réflexions sur l’art.

L'ART BRUT
Parallèlement à cela, Jean DUBUFFET, artiste peintre et sculpteur, découvre les productions de personnes internées en hôpital psychiatrique et se passionne pour ce type de création qu'il nommera l'Art brut, dans les années 1940.
L’art brut est considéré comme l’art des marginaux, souvent aliénés, hors de toute influence culturelle et artistique.
DUBUFFET organisera tout au long de sa vie de nombreuses expositions de productions issues de ce courant, qu'il a contribué à faire connaitre.

WINNICOTT ET LA CRÉATIVITÉ 
Dans les années 60, Donald Wood WINNICOTT, psychanalyste post freudien, va réellement poser les fondements de l’art-thérapie. Il s’appuie sur la psychanalyse et sur le développement psycho-affectif du nourrisson pour définir l’origine de la créativité. Dans son travail d'observation, il insiste sur le fait que, pour que l’enfant puisse intégrer et se représenter le monde dans lequel il vit, l’entourage doit l’accompagner à être créatif.
« C’est en étant créatif que le sujet découvre le soi », insiste WINNICOTT et il ajoute « elle est inhérente au fait de vivre ». Autrement dit, il met en avant le fait que la création est indispensable à un individu pour se sentir vivant, exister et elle est nécessaire pour se représenter le monde dans lequel nous vivons.
Il a été le précurseur des thérapies usant des médiations artistiques.

1964 : Le 1er atelier d’expression voit le jour à l’hôpital Sainte Anne à Paris et la Société Française de Psychopathologie de l’Expression est créée, en appui sur les recherches de Winnicott.

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